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Publié le 08 Avril 2024
L’isolation des murs par l’intérieur permet d’améliorer le confort et de réaliser des économies de chauffage. Le choix du matériau dépend du type de construction sur lequel il sera appliqué et de vos priorités : atteindre une résistance suffisante pour bénéficier de MaPrimeRénov, améliorer l’isolation acoustique, minimiser la perte de surface habitable, ou s’inscrire dans une démarche écologique. Voici quelques repères pour y voir plus clair.
Les isolants en laine de verre sont parmi les plus couramment utilisés. Ils sont fabriqués à partir de verre recyclé, obtenu par fusion et fibrage. Les techniques modernes permettent de créer des matelas denses composés de fibres longues et fines, qui emprisonnent l’air tout en réduisant les nuisances sonores. Sur le marché, la laine de verre est l’isolant le plus économique en termes de performance. Il est facile à poser, à découper et à manipuler. De plus, il peut être inséré dans des endroits difficiles d’accès et reprend sa forme d’origine après avoir été comprimé. Un autre avantage est qu’il permet de faire passer les câblages électriques, et les chutes de laine de verre sont réutilisables. Nicolas Bretault, responsable du marketing opérationnel chez Isover, le leader de la fabrication de matériaux isolants, énumère ces avantages. Isover a développé un système appelé Optima, qui facilite la pose de l’isolant. Même un bricoleur peut l’utiliser avec une simple visseuse : la laine de verre est maintenue en place par une ossature métallique (appelée fourrure) et des appuis intermédiaires, qui se placent entre le mur et la plaque de plâtre. Les rouleaux de laine de verre ont une longueur de 2,70 m, soit la hauteur d’un étage. Ensuite, il suffit de visser les plaques de plâtre par-dessus. L’ensemble atteint une épaisseur d’environ 15 cm (120 mm de laine de verre + 15 mm de fourrure + plaque de plâtre de 13 mm).
Les experts de l’industrie considèrent que les problèmes de tassement de la laine au fil du temps sont désormais révolus. « Nous avons mené des tests de vieillissement sur une période de 20 ans. Lors de la mise en œuvre, il est simplement recommandé de prévoir une découpe de 2 cm supplémentaires par rapport à la hauteur du mur, afin de comprimer le matériau et d’assurer un calfeutrement parfait entre le sol et le plafond », conseille Nicolas Bretault. Pour améliorer encore l’isolation acoustique, vous avez la possibilité d’augmenter l’épaisseur du matelas de laine et/ou d’opter pour une plaque de plâtre plus dense, voire d’utiliser du plâtre acoustique (comme le Placo Phonique ou le Prégyplac dB, par exemple). La laine de roche, quant à elle, est plus lourde, plus dense et légèrement plus coûteuse. Elle conviendra davantage à l’isolation des murs extérieurs.
Produits |
Épaisseur |
Coût |
Laine de verre |
120 mm |
€ |
Laine de roche |
120 mm |
€ |
Laine et fibres de bois |
145 mm (R 4) |
€€ |
Chanvre |
145 mm (R 3,80) |
€€ |
Ouate de cellulose |
160 mm (R 4) |
€€ |
Fibre de textile recyclée |
120 mm |
€€ |
Polystyrène expansé (PSE) |
120 mm (R 3,80) |
€€€ |
Polyisocyanurate (PIR) |
82 mm |
€€€ |
Isolant sous vide (PIV) |
40 mm (R 6,30) |
€€€€ |
Les isolants biosourcés sont des matériaux d’origine végétale ou animale. Leur popularité a augmenté ces dernières années en raison de leur excellente isolation thermique et acoustique, tout en limitant l’impact environnemental des travaux. Contrairement aux matériaux synthétiques, ils favorisent la perméabilité des parois, permettant les échanges hygrothermiques en absorbant et restituant une partie de la vapeur d’eau. Ils sont particulièrement adaptés à l’isolation des bâtiments anciens et des maisons en bois, où le format des panneaux de fibres de bois est approprié. Pour éviter la condensation dans les murs, il est impératif de les poser avec un film pare-vapeur. Sur le plan thermique, les isolants d’origine végétale présentent une moindre efficacité que les laines minérales et nécessitent une épaisseur plus importante, voire un doublage, ce qui entraîne une hausse des coûts. Cependant, ils se distinguent par leurs excellentes performances acoustiques. Un avantage significatif par rapport à d’autres matériaux réside dans leur inertie exceptionnelle, qui leur permet d’atténuer les variations de température estivales et de prolonger le temps nécessaire à la transmission de la chaleur à travers la paroi. Ce phénomène, appelé déphasage thermique, s’étend sur une période de 8 à 10 heures. Il convient toutefois de noter que le calcul de cette notion est complexe et doit prendre en considération les propriétés spécifiques de la paroi porteuse. Par exemple, un mur massif en pierre absorbera davantage les fluctuations de température qu’un mur en béton de 20 cm.
Le polystyrène expansé (PSE) provient de la valorisation d’un dérivé du pétrole brut. Ce matériau est composé à 98 % d’air. Lorsqu’il est utilisé pour l’isolation des murs, il est commercialisé sous forme de complexe de doublage constitué d’un panneau en PSE associé à une plaque de plâtre. Ce complexe peut être directement collé sur un mur, à condition que celui-ci soit parfaitement droit, en bon état, et qu’aucun travail de préparation (comme le retrait de papier peint) ne soit nécessaire. Les versions blanches du PSE sont progressivement délaissées au profit du PSE gris, qui offre des performances thermiques accrues. Par exemple, un complexe d’une épaisseur de 13 cm (composé de 120 mm d’isolant et 13 mm de plâtre) permet d’atteindre une résistance thermique de 3,80 m²·K/W, ce qui est suffisant pour bénéficier du dispositif MaPrimeRénov’. Les versions élastifiées du PSE combinent des performances thermiques et acoustiques. Le PSE, de par sa rigidité, a une durée de vie de plus de 50 ans. Ses cellules fermées le rendent hydrophobe, ce qui signifie qu’il conserve ses caractéristiques même en cas d’inondations ou d’infiltrations. Cependant, il est peu adapté aux murs anciens. Bien que certains industriels recommandent parfois d’ajouter une lame d’air entre le mur et l’isolant pour assurer l’équilibre hygrothermique de la paroi, cette solution n’est pas idéale. Parmi les autres inconvénients, notons que le passage des câbles nécessite d’ouvrir l’isolant, créant ainsi un pont thermique (zone froide). De plus, son prix a considérablement augmenté depuis la crise sanitaire.
Le polyuréthane (PU) et son dérivé, le polyisocyanurate (PIR), sont parmi les matériaux isolants les plus performants. Grâce à leur conductivité thermique (λ) de seulement 0,022 W/m²·K, comparée à 0,032 pour une laine de verre, une fine épaisseur de PIR suffit. Ces panneaux permettent d’économiser jusqu’à 5 cm, selon le système utilisé, par rapport à une solution traditionnelle (comme la laine minérale). Ils sont rigides, s’emboîtent solidement et restent debout grâce à leur profil d’emboîtement, ce qui évite également les ponts thermiques. De plus, ils sont légers, se découpent facilement à la scie égoïne, n’absorbent pas l’eau et sont étanches à la vapeur d’eau. Leur hauteur standard de 2,60 m convient parfaitement aux hauteurs sous plafond des maisons et appartements, ce qui réduit les déchets. Cependant, pour installer le parement de finition, une ossature sera nécessaire. Pour améliorer les performances acoustiques, le PIR peut être associé à une mousse recyclée de polyuréthane souple, comme dans la solution Eurothane Mur + Silentwall. Dans ce cas, l’épaisseur d’isolation atteint 12,5 cm, soit 62 mm de PIR + 50 mm de rails (contenant 40 mm de mousse) + 13 mm de plaque de plâtre. Cette configuration offre une résistance thermique de 3,9 m·K/W et un affaiblissement acoustique de 9 à 16 dB, en fonction de la densité du support.
Pour optimiser l’utilisation de l’espace, la solution privilégiée, bien que plus coûteuse, consiste à utiliser des panneaux isolants sous vide (PIV). En réponse à un appel à projets lancé par l’Agence de la transition écologique, la société Siniat a mis au point un matériau ultramince baptisé Slimisol. Ce système innovant, quasiment unique dans son domaine, propose des panneaux isolants dont l’épaisseur est cinq fois inférieure à celle d’une laine minérale, tout en offrant des performances équivalentes. Leur valeur R atteint 6,30 m².K/W pour une épaisseur d’environ 40 mm, et leur conductivité thermique est de 0,0059 W/m².K. Vanessa Canovas, cheffe du groupe isolation et construction légère chez Siniat, précise : « Le système Slimisol se présente comme une contre-cloison ultramince, à peine 6,5 cm d’épaisseur, intégrant les panneaux PIV, et permettant ainsi de préserver la surface habitable. Cette solution est recommandée dans les zones où le prix au mètre carré est élevé.
Les panneaux ressemblent à des paquets de café, avec une enveloppe en aluminium étanche sous vide d’air. L’artisan doit d’abord réaliser un calepinage (semblable à un puzzle) en utilisant les différents formats de panneaux disponibles. La plaque de plâtre qui finalise le système est collée sur l’ossature en PVC afin d’éviter tout risque de perforation de l’isolant. Cependant, les occupants devront utiliser des chevilles spéciales s’ils souhaitent fixer ultérieurement des éléments au mur.
Procédez à l’inspection du mur, évaluant son état et sa composition. Soyez attentif au type de construction, à l’exposition, à l’imperméabilité à la pluie et à la présence éventuelle de remontées capillaires. Il est essentiel que le mur puisse respirer et que l’humidité puisse s’échapper de l’intérieur vers l’extérieur”, prévient Clément Hau, conseiller chez France Rénov’. Pour minimiser les risques d’humidification des murs, il est recommandé de mettre en place une protection efficace contre la pluie, en utilisant un parement extérieur perméable à la vapeur, tout en assurant une étanchéité à l’air du côté intérieur en privilégiant des matériaux également perméables à la vapeur.
En cas d’humidité détectée, il est impératif de diagnostiquer la cause en faisant appel à un professionnel et de résoudre le problème avant d’envisager l’isolation. Pour prévenir les problèmes de condensation et de moisissure, assurez-vous que la ventilation de l’habitat est adéquate. “N’oubliez pas de vérifier les débits de ventilation”, conseille Clément Hau. Enfin, inspectez minutieusement les points de fuite d’air pour garantir une bonne étanchéité : surveillez les fissures, les coffres des volets roulants, les portes donnant sur des pièces non chauffées et les cheminées inutilisées.